D. ZOURA, FEMME BON DIEU (1988)
D. ZOURA, FEMME BON DIEU (1988)
– Il t’a dit autre chose… – Il a dit… il a dit qu’il voulait mon âme et qu’il me la prendrait. Je l’aime et je lui donnerai ce qu’il veut. Dès ce soir, je vais attendre son retour. S’il m’appelle, je me précipiterai vers lui, plus soumise qu’une esclave. S’il doit venir la nuit, je ne dormirai pas. Je sais que je suis en son pouvoir et heureuse de l’être. Tu ne peux pas comprendre ! Il n’est pas comme toi ni comme les autres hommes. Je pense que c’est un dieu. Il est trop beau pour être un homme. – Qu’est-ce qu’un Dieu viendrait faire avec toi ? Cambo essaya de ricaner, mais n’y parvint pas. Cette histoire dépassait sa raison. Il ignorait ce qu’il y avait de vrai dans tout cela. Zoura n’avait aucune raison de lui mentir, et il pensa que cet étranger appartenait sans doute à un détachement de chasseurs de Noirs marrons. Il devrait prévenir les autres sans perdre de temps (« L’étranger », chapitre III, p. 94-95).