H. LE NÈGRE BLANC DE BEL AIR (2002)
H. LE NÈGRE BLANC DE BEL AIR (2002)
Le souvenir d’une nuit où Paul-Henri voulut me gifler, sous prétexte que je lui avais manqué de respect en osant le regarder droit dans les yeux, me fait toujours sourire. Il amorça le geste, puis se ravisa. Sur la propriété de Bel Air, je bénéficie d’un statu particulier en ma qualité de « Nègre blanc ». Les rares esclaves qui surveillent les travaux dans les champs ne jouissent pas d’une protection égale à la mienne : on use autant du fouet que des fers pour les punir, parfois ils goûtent même du cachot. Comme je ne leur parle presque pas, ils se défient de moi, ils me méprisent et me condamnent à la solitude (chapitre II ; p. 33).