B. MADADAME DESBASSAYNS (1985)
B. MADADAME DESBASSAYNS (1985)
L’empire Desbassayns était.Madame Desbassayns, en fin d’après-midi, décida de faire une visite impromptue sur ses terres. Cela lui arrivait deux à trois fois par semaine. Personne n’aurait su dire ce qui l’amenait à sortir tel jour plutôt que tel autre, très tôt le matin ou quelques heures avant la tombée du crépuscule. Un caprice ? Certainement pas. Elle avait horreur de tout ce qui était irréfléchi, de toute action faite dans la précipitation, de tout projet qui n’obéissait pas à un plan d’ensemble qui s’intégrait lui-même dans un autre plan plus vaste. Peut-être un besoin d’espace, de respirer l’air pur qui descendait des montagnes, d’avoir dans sa tête l’immensité du patrimoine foncier, de s’évader de son cabinet de travail envahi par le regard doux de Henri-Paulin qui s’était portraiturer par un peintre de Lorient, lors de l’un de ses voyages en France. Elle travaillait d’arrache-pied, pendant de longues heures assises à son bureau, accrochant de temps en temps son regard sur les nombreux livres qui ornaient la bibliothèque sculptée dans le style de l’époque (chapitre XII, p. 150).