G. DANSE SUR UN VOLCAN (2001)
G. DANSE SUR UN VOLCAN (2001)
Mon père, attablé dans le salon devant une bouteille de punch, le cendrier rempli de mégots, broyait du noir comme une cheminée. Apparemment, ni l’alcool ni la cigarette ne l’avaient aidé à vaincre sa morosité. Cette impuissance m’avait paru assez singulière. Le mal fichait ses racines dans la partie de l’être profondément égoïste. Sans savoir pourquoi, j’étais sur mes gardes en posant le pied sur le perron. C’est vrai que l’ingénuité de l’intuition ne dupe pas. Mon père a redressé la tête, il a incliné son corps sur le côté, puis, l’œil mauvais, il a pointé un index accusateur dans ma direction, vers le bouc émissaire à qui il désirait parler, mais par quel bout commencer ? (chapitre IV, p. 56).