GALLERIE
LA DANSE DES PAILLE-EN-QUEUE
Pour bon nombre de Réunionnais, le paille-en-queue symbolise la beauté, la liberté, la pureté. On le retrouve dans les contes et légendes traditionnels, dans les chansons locales, dans la littérature, dans la peinture. Le phaéton est partout, il vole dans notre imaginaire et nos rêves. Aujourd’hui, c’est une espèce protégée, si bien que derrière ma fenêtre, je le vois s’envoler dans le ciel bleu, plutôt en début d’après-midi. Mais je l’ai photographié également à Saint-Denis (la Montagne), à Saint-Philippe, à Saint-Paul (Cap la Houssaye), dans l’ouest de l’île en général. Très difficile à photographier, il faut compter sur le facteur chance. Mais quelle grâce ! De plus, il aime beaucoup qu’on le photographie et il s’amuse avec vous… si vous êtes un vrai artiste, pas seulement un chasseur d’images !
UNE CARTE POSTALE DES SEYCHELLES
En 2013, j’ai été invité à participer à la semaine créole aux Seychelles, et j’en ai profité pour ramener quelques cartes postales, car les Seychelles n’offrent rien d’autre de grandiose à voir, ce qui explique que le pays vit par une foule de touristes de plus en plus attirés par des îles de rêve. Rêve ? Peut-être pas. Les difficultés sociales et économiques sont bien réelles aujourd’hui. Et les marchands de rêve doivent se montrer ingénieux pour vendre la destination « Seychelles » qui demeure une destination hors de prix et mise, comme l’île Maurice, sur un tourisme haut de gamme, comme on dit. Granitiques et montagneuses pour une petite moitié, d’origine corallienne pour le reste, les Seychelles possèdent des richesses naturelles, par exemple la Vallée de Mai à Praslin…
LA FORET DE BELOUVE
Le nom de la forêt de Bélouve vient du malgache
Belova qui signifie «
héritage considérable » ou «
riche patrimoine » en français, peut-être à cause de sa fertilité ou de la diversité des arbres de la forêt où nichent une kyrielle d’oiseaux. En effet, selon la langue malgache, «
be », signifie grand, considérable, important, et «
lova », héritage. C’est un nom fort approprié pour cette forêt qui recèle des merveilles insoupçonnées qu’on peut voir à l’œil nu si on se donne la peine de garer sa voiture sur le bas-côté de la route, puis de marcher ici et là, ou encore d’emprunter l’un des sentiers qui filent sous le sous-bois éclairé par le soleil, avec ou sans appareil photographique, à l’affût d’un arbre insolite, d’une plante, d’une liane, d’un oiseau, d’un souffle de vie qui vient à votre rencontre, et soudain vous vous sentez si heureux de faire partie, ne serait-ce qu’une heure, d’un paysage si envoûtant. Tout y est surprenant. Personnellement, chaque fois que je me plonge dans la douce atmosphère de la forêt de Bélouve, ma pensée ouvre la porte à ces adjectifs « mystérieuse », « envoûtante », « secrète », « sublime », puis elle supprime les frontières dans lesquelles je n’ai droit qu’au banal quotidien, loin de l’insolite, de l’inattendu, du merveilleux. Je le sais, ces mots viennent spontanément à l’idée, mais j’ignore comme nommer toute cette richesse qui vient à ma rencontre en prenant des formes différentes, qui ne mérite pas que je la nomme d’une autre façon ni que je me taise, sous prétexte que je suis incapable de rendre compte d’une magie propre à la sylve tropicale. Ces adjectifs, pourtant, n’appartiennent pas qu’aux poètes qui, d’une seule métaphore, d’une seule correspondance entre les sons et les voyelles, d’un seul vers arrache la poésie au réel et le rêve à la réalité.
LA TOMBE DE SITARANE
Mon roman,
Une guillotine dans un train de nuit, est sorti en septembre 2012 à Paris, chez Gallimard, dans la collection « Continents noirs » dirigée par Jean-Noël Schifano. Depuis on n’arrête pas de me poser les mêmes questions : Pourquoi avoir écrit un roman sur Sitarane ? Pourquoi lui faire une publicité qu’il ne mérite pas ? Et au mois de juin 2013, lors du 27ème Congrès du Centre International des Etudes Francophones à l’île Maurice, on m’a même dit : Pourquoi écrire sur un meurtrier ? La réponse à ces questions tient à ceci : on est passé du fait divers au mythe. C’est ce qui m’a intéressé en premier lieu, car plus d’un siècle après sa décapitation, les Réunionnais continuent à vouer un culte incroyable à Sitarane, et au cimetière de Saint-Pierre sa tombe est toujours bien entretenue, fleurie, on y prie, on y fait également des sacrifices d’animaux – sacrifices auxquels j’ai assisté.
LA CEINTURE BLEUE
La démarche a consisté à réaliser un album de photographies qui montrent les espaces bleus (mer et ciel) qui entourent l'île, en visitant les principales communes de La Réunion : Saint-Denis, Sainte-Marie, Sainte-Suzanne, Saint-André, Saint-Benoît, Sainte-Rose, Saint-Pierre, Saint-Gilles, le Port... Et puis découvrir l'île comme dans un écrin, à travers un regard esthétique, poétique, symbolique. L'île ancrée à la fois dans l'océan Indien et ouverte sur le monde.
